La maladie ne semblait toucher seulement les enfants, particulièrement les petites filles. Vous pouviez entendre à chaque coin de rue, sous chaque fenêtre d'habitation, une toux effrénée, des vomissements, des hurlements, des parents s'alarmer. La brume, pourtant habituelle à Salem, semblait s'épaissir de jour en jour. Vous vous arrêtez devant une maison qui vous est familière. Il s'agit de celle du maire. Un homme de noir vêtu, un monocle à l'œil droit, le stéthoscope autour du cou, le visage assombri, sort et vous fixe. Il est talonné par le maire qui l'empresse de lui donner un diagnostic.
Ce n'est pas une maladie comme les autres, aucuns de ces symptômes reliés ensemble collent avec mes documents. Elle est ensorcelée, Monsieur Parris. C'est l'oeuvre d'une sorcière, j'en suis persuadé. Vous rappelez-vous du sermon d'Increase Mather il y a de cela quelques années, à Boston? Je pense que nous y sommes. Et que cela arrive ici, à Salem même. Votre fille n'est pas la seule victime, cela fait depuis quelques semaines que ce mal sévit et que j'ai mes doutes. Vous déglutissez alors que le maire, visiblement troublé, cherche à appuyer son regard quelque part lorsqu'il vous voit. Vous vous inquiétez, car vous savez que Parris est un homme qui s'emporte et qui prend des mesures beaucoup trop strictes. Il vous dévisage, et vous tournez la tête en continuant votre chemin, tête baissée. Vous entendez que quelqu'un vous interpelle, du moins c'est ce que vous croyez, mais vous vous hâtez et changez de rue pour revenir à votre modeste logement, si vous en avez un.
Vous êtes-vous senti concerné? Vous sentez-vous découvert? Ou êtes vous seulement inquiet pour votre vie, inquiet pour votre santé? Pour celle de la ville de Salem?
BY .SOULMATES